Bonjour

Tu cherches et, c'est ici, chez toi, que tu peux trouver
Trouver quoi, trouver qui ?
Te trouver tout simplement, avec tes paradoxes (ta lumière et tes ombres)
Découvre paisiblement à travers ces textes
Qui tu es   et   Où tu es

samedi 28 octobre 2017

Écoute le Silence




C'est mon petit-fils Quentin, âgé de 3 ans à l'époque, qui, dans l'effervescence d'une cuisine de famille nombreuse, a prononcé, à notre grand étonnement, c'est 3 mots écoute le silence.
Cela fait 18 ans maintenant que, de temps en temps, ces mots me reviennent à l'esprit.
Et c'est aujourd'hui que je commence à trouver le chemin qu'ils m'ouvraient.
Oui bien sûr j'ai déjà vécu dans le silence, je me suis parfois imposé le silence.
Le silence, je l'ai cherché à certaines occasions et pourtant aujourd'hui je découvre ce que ces mots écoute le silence me cachaient jusque-là.
Aujourd'hui je peux vous dire qu'il y a les bruits extérieurs et les bruits intérieurs. Les bruits extérieurs que nous connaissons tous, dans notre société de turbulences, nous pouvons parfois nous en isoler et rechercher le silence dans le retrait de ce monde extérieur.
Est-ce pour autant, sans ces bruits extérieurs que nous trouvons le silence ?
Il s'avère que non car, bien souvent, ce silence des bruits extérieurs laisse la porte ouverte à tous nos personnages intérieurs et alors quel chahut ! Ce n'est plus du bruit que nous entendons mais plutôt la foire d'empoigne.
Peut-être certains d'entre nous arrivent-ils à les domestiquer, à les ranger chacun à leur place, à les faire rentrer chacun dans leur loge (eh oui, c'est un vrai théâtre que j'ai à l'intérieur de moi). Et si ce personnage, à l'intérieur de moi, arrive à les tenir en respect, il est très fort : c'est monsieur parfait. Mais, peut-il alors, ce monsieur parfait, se prévaloir de goûter le silence, ce silence qui serait absence de bruits (autant extérieurs qu'intérieurs), l’équivalent de Faire le Vide. Pour moi il s'agit là d'un véritable tour de force que ce monsieur super-parfait arriverait peut-être à réaliser de temps à autre...

Abandonnons cette piste pour suivre ce petit enfant de 3 ans qui nous invite : écoute le silence. Il ne nous a pas demandé de nous taire, il n'a pas étendu les bras pour arrêter tous ces bruits extérieurs. Il nous disait simplement que le silence était là au milieu de cette cuisine animée comme chaque jour. Il était là le silence car il est toujours présent.
Aujourd'hui je sais que le silence est là, toujours présent et que je peux le rejoindre et cela même au milieu des bruits extérieurs ou même intérieurs.
Pour moi aujourd'hui, le silence est le tableau sur lequel, comme tout un chacun, je viens écrire et dessiner ma vie. Le silence est la toile sur laquelle l'artiste peint et cherche à concrétiser ce qu'il ressent à l'intérieur de lui.
Essayez de dessiner dans l'air, sans support, d'écrire ainsi. Quelques secondes plus tard, il ne reste plus rien... Le silence serait le support de la vie, lui permettant de se montrer, de se concrétiser tout comme le tableau, la toile révèle l’écrit, le dessin de son auteur.                      

Oui aujourd'hui je peux rejoindre ce silence qui n'est pas l'absence de bruits, qui n'a rien de monastique et qui est là juste sous les bruits, sous les paroles, sous les turbulences. Je choisis de l'écouter, de me déposer en lui, car pour moi ce silence c'est "la vie avant la vie".
Me déposer dans ce silence m'apporte beaucoup : c'est me remettre consciemment dans la matrice de La Vie et ensuite c'est Elle, la Vie, qui ressortira, se manifestera par moi en paroles ou en gestes, en pensées ou en créativités.
Devenir manifestation de la Vie après l'avoir retrouvée dans LE SILENCE ÉCOUTÉ : quel programme Quentin !
 
🙋

dimanche 22 octobre 2017

Ton chemin



Connais-tu l'histoire du casseur de cailloux ?
Le casseur de cailloux réalise un chemin, son propre chemin, et cela, en cassant des cailloux chaque jour de sa vie. Ce sont les cailloux eux-mêmes qui se présentent spontanément à lui (eh oui, c'est ainsi la vie !). Certains sont très faciles à casser, c'est presque un jeu d'enfant, d'autres sont plus difficiles et cela lui demande plus de temps. C'est ainsi qu’il façonne le chemin.
Il lui est donné parfois des cailloux pointus, des cailloux plus durs...  Certains jours il s'applique et arrive à les casser mais d'autres jours, attentif à ne pas être vu, il les jette derrière lui.
Les années passent, le chemin se trace au rythme de son travailleur. Il a, au fil du temps, acquis la manière pour casser plutôt ceux qui l'intéressent, ceux qui sont "faits pour lui", dit-il. Les autres ! il les jette par-dessus son épaule.
Plusieurs années se sont écoulées, le casseur de cailloux éprouve de la peine à avancer : la vie lui semble difficile, le travail plus pénible. Il se dit " je vieillis. C'est normal ! J'avais plus facile quand j'étais jeune !"
Et il reprend son travail quotidien et jette encore les cailloux plus durs, plus pointus derrière lui. Arrive un jour où sa progression lui semble quasi impossible il est au bord de l'épuisement et il s'arrête au bord de la route. C'est alors qu'il prend le temps de regarder derrière lui et, après avoir essuyé la sueur et la poussière qui lui masquaient la vue, il se rend compte qu'il tire derrière lui un grand filet rempli de cailloux. Il réalise que c'est là que sont tombés tous les cailloux qu’il a rejetés par-dessus son épaule. Oui, tu sais, les cailloux plus durs, plus gros, plus pointus. Tous ceux-là qu'il a laissés, pensant les abandonner et ne pas avoir à les façonner, il les retrouve maintenant dans le filet qu'il traîne péniblement. Il veut alors se débarrasser de ce fardeau, abandonner ce filet, le confier, l'imposer à quelqu’un. IMPOSSIBLE, on dirait que ce filet lui colle à la peau, qu'il fait partie de lui...
Il enrage : "c'est pas d’ ma faute ! c'est trop injuste ! j'ai pas de chance !".  Après la révolte, c'est la tristesse, le découragement qui l'habite. Il est quasi désespéré en se disant : " ce n’est pas possible, je n’arriverai jamais à faire ce chemin, ce chemin de Ma vie."
Après quelque temps d'abattement, il reprend sa route. C'est alors qu'après s'être cru seul, abandonné, il perçoit une petite voix à l'intérieur de lui qui lui demande de s'attacher à son travail, de casser comme il peut chaque caillou qu'il rencontrera. " Prends ce temps qui t' est donné, prends ce temps-là pour casser attentivement, précieusement, à ta façon, à ton rythme, chaque caillou pour en faire ton chemin.
L'homme reprend son travail quotidien et écoute en lui cette petite voix intérieure. Il s'applique consciencieusement à casser chacun des cailloux gros ou petit, arrondi ou pointu, facile ou difficile qui lui est proposé. Il prend maintenant le temps pour réaliser sa route attentivement presque amoureusement, sachant respecter son rythme et même s'octroyant des arrêts.
Quelques temps plus tard, il se rend compte que sa progression est plus facile, son corps devenu si douloureux lui fait moins mal, il a l'impression que tout cela est moins pénible. Il se retourne alors et avec étonnement voit que le sac de cailloux a vraiment diminué de volume !  Étonné et perplexe, il reprend son travail et alors qu'il casse un gros caillou (une forme qu'il avait déjà rencontré au préalable), il regarde par-dessus son épaule. Il se rend compte qu' il se passe quelque chose de peu ordinaire dans le sac ! Çà alors : tous les cailloux de même forme que ce gros caillou (et qu'auparavant il avait rejeté derrière lui) se pulvérisent tout seuls.  Au fur et à mesure qu'il casse ce caillou qu'il a entre les mains aujourd'hui, les similaires s'autodétruisent ! A ce moment, une grande joie entre en lui comme une flamme vivifiante qui se rallume ! Elle était si vacillante, prête à s'éteindre et la voici flamboyante, merveilleuse, réchauffante, éclairante !
Il vient de comprendre le chemin de sa vie : recevoir chaque épreuve, chaque joie, tout ce qui compose la journée et le façonner à son rythme, avec ses moyens.
Ces cailloux étaient les siens, ils étaient là pour lui, pour réaliser sa route et, sa façon de faire est unique.
Maintenant il sait qu'il est sur son chemin. C'est l’œuvre dans sa vie, c'est sa vie.
S'attachant à son présent il guérit son passé et prépare son à-venir, son devenir.

PS : ne façonne pas le chemin des autres : il (elle) n'avancera pas et toi tu te chargeras