Bonjour

Tu cherches et, c'est ici, chez toi, que tu peux trouver
Trouver quoi, trouver qui ?
Te trouver tout simplement, avec tes paradoxes (ta lumière et tes ombres)
Découvre paisiblement à travers ces textes
Qui tu es   et   Où tu es

dimanche 18 mars 2018

Passage d'un monde à l'autre: c'est ça la mort? 🐣

Quand j'étais dans le ventre de ma mère j'étais dans un milieu aqueux,  j'étais relié à la source de ma vie par un système de tuyauterie, le cordon ombilical, et par le placenta. Ce système de membranes m' était indispensable pour poursuivre mon existence, me développer.
Je croyais être seul parce que j'étais isolé.
J'avais peu de perceptions, j'étais au chaud, en sécurité.
J'étais en circuit fermé, du moins c'est ce que je croyais, vu que je n'avais aucune idée, ni représentation de celle qui m' abritait, celle par laquelle je prenais consistance, par laquelle je m'épanouissais.

Et pourtant si tu m'avais dit:
-> que je devrais sortir de cet univers
- tu veux ma mort ou quoi?
-> que c'était ainsi, inévitable, inexorable
- mais c'est vraiment nul! J'suis bien moi ici, nourri, logé au chaud! J'y suis... j'y reste!
-> que c'est ainsi la vie. Que je devrais passer de l'autre côté dans le monde des vivants
- mais c'est bon, moi je suis vivant. Je ne connais rien d'autre, ne viens pas m'embrouiller! J'ai peur de ce que tu me dis, on ne parle plus de cela!

Après  un certain temps, j'ai commencé à percevoir des bruits venus de je ne sais où. Certains sont devenus familiers: j'étais déjà un peu en contact avec cet autre monde, les gens autour de maman que je ne connaissais même pas.

Et puis, le grand jour est arrivé: il y a eu comme un tremblement de terre!
Mon univers a basculé et, me voici dans une sorte de tunnel, avec au bout une lumière que je n'avais jamais imaginée.
J'étais poussé, obligé d'y aller puis j'ai crié! Je ne l'avais jamais fait auparavant, je ne sais même pas comment c'est sorti de moi!
Et tu sais quoi! Ils ont coupé le tuyau qui me donnait l'indispensable et, en plus, j'ai abandonné ce magasin de réserves, le placenta!
Miracle! j'étais encore là, vivant!
Vivant autrement! car il n'y avait plus d'eau, il y avait un je-ne-sais-quoi qui entrait et sortait spontanément de moi, l'air -qui disent. 
Eh oui, j'avais quitté ma poche, mon monde! et j'étais vivant!
Je sentais des contacts sur ma peau, on me touchait, j'avais jamais senti ça! Je kiffe!
J'entendais mieux les bruits, tout bougeait autour de moi et, moi aussi d'ailleurs, je bougeais, et même beaucoup plus facilement que dans mon ancien monde. Génial!

Les jours ont passé, les semaines aussi.
J'ai découvert ce nouveau monde: la vie sur terre.
Il y a beaucoup d'apprentissages, de relations, de tensions aussi.
Enfin là, vous avez peut-être plus d'expériences que moi, et puis c'est la vôtre de vie: votre chemin d'apprentissage (si respectable quand on le voit comme cela).

Mais pour apprendre quoi au juste?
Tous ici-bas nous cherchons le bonheur de mille et une façons.
Certains le captent parfois et il semble s'échapper ensuite.
Ces moments de bonheurs semblent éphémères.
Les relations entre les personnes se dégradent souvent, n'évoluent plus, se sclérosent, comme mises sur des voies de garage.
On jurerait qu'il y a un voile, un brouillard d'incompréhension, d'incommunicabilité et cela même dans les relations authentiques.
Les mots, les gestes, semblent impuissants à transmettre le fond de nous-mêmes.
Cela nous empêche d'entrer dans une communion durable, plénière.
Trop bizarre, car cette union entre les êtres semble souvent plus facile sans les mots!

J'ose espérer que lorsque  je perdrai à nouveau mes membranes, mon corps (indispensable pour vivre sur terre), comme j'ai perdu autrefois le placenta, le cordon (indispensable aussi pour la vie in-utéro), je traverserai inévitablement ce tunnel et son indicible lumière au bout.
J'arriverai alors dans un autre monde, sans mon corps physique, poursuivant ma vie dans un milieu où les sensations, les communications et leur mode seront autres.
J'y rencontrerai ceux qui sont déjà passés.
Les contraintes liées à la matière, à l'incommunicabilité dont j'ai cherché à me dégager sur terre, cette glaise qui peut être magnifique et aussi tellement collante, j'en serai lavé, dégagé pour continuer autrement  cette route de la vie.
Tout cela me motive à poursuivre cet apprentissage, cette préparation au monde suivant.



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